Attablé(e)(s) à lézarder au soleil du matin à la terrasse de la Samaritaine, la vue est imprenable sur le Vieux Port, ses bateaux
et son ombrière, et en levant les yeux, tout là haut, c'est la Basilique de Notre Dame de la Garde si loin, si haute et pourtant
si proche.
Si le ciel est bleu azur avec un léger mistral, c'est idéal, et il suffit de dire à ses compagnons de café, "je vais faire un
tour là haut, je suis de retour dans moins d'une heure" et c'est parti pour la plus belle des randonnées en ville !
Avec, comme priorités de passer par des coins agréables et d'éviter les rues à forte circulation automobile, voici l'itinéraire
proposé :
- Le Quai des Belges rebaptisé Quai de la Fraternité, avec le marché aux poissons et l'ombrière dessinée par l'architecte Forster
- Au bout du quai, un bout de cours Jean Ballard et on emprunte à droite le cours Honoré d'Estienne d'Orves, grande et belle
place "à l'italienne' (merci Jeanne Laffitte, éditrice-libraire-restauratrice sur la même place, qui fut un temps adjointe au
tourisme et qui a oeuvré pour la démolition d'un ancien hideux parking aérien ici même)
- Presqu'au bout de la place, à gauche, on monte les escaliers de la rue De la Paix Marcel Paul, on tourne à droite quelques
mètres dans la rue Sainte, puis de suite à gauche dans la rue de la Taulière, ça commence à monter légèrement et en levant la
tête, on aperçoit la Bonne Mère et son bébé de Christ aux bras. Au bout de la rue, on traverse la rue Grignan, on traverse
également la place de la Corderie pour emprunter en face la petite rue qui monte raide, la rue des Brusques. Dans cette rue, comme partout ailleurs dans Marseille, hélas, mieux vaut regarder par terre à cause des nombreuse "piades" (merdes de chiens)
- Au bout de la rue des Brusques, on traverse le cours Pierre Puget pour emprunter le boulevard André Aune sur une vingtaine de
mètre et là à droite, on emprunte le porche d'un immeuble qui débouche sur une surprenante enfilade de plusieurs escaliers
donnant sur la Montée de l'Oratoire. En marchant sur cette montée, la Bonne Mère est bien visible, et la basilique fait admirer
ses domes d'inspiration néo-bysantine. Ne pas rater au bout de la montée de l'Oratoire le vrai blindé char d'assaut le Jeanne
d'Arc vestige des combats de la Libération de Marseille en 1944. (lire l'encadré à droite)
Après le char, il y a des escaliers, encore des escaliers, toujours des escaliers ponctués de tableaux évocateurs du Chemin de
Croix montant au Calvaire, avec sur la droite une vue splendide sur la mer et les îles Maïre, Pomègues et Ratonneau, et du
Château d'If. On passe les imposantes grilles en fer forgé de la basilique, on monte encore des escaliers pour passer un vrai
pont-levis.
Les catholiques pourront assister à une messe dans la crypte, les simplement supersticieux iront un étage au dessus
donner un ou deux euros pour bruler un cierge, c'est la tradition ! et admirer les ex-voto partout sur les murs et les plafonds,
ou en mobiles maquettes de bateaux...
Il y a 20 minutes, vous étiez attablé à une terrasse de café sur le Vieux Port, et là c'est un autre monde à plus de 200 mètres
d'altitude !
Le plus saisissant ici, c'est la vue à 360° que l'on a sur Marseille et ses collines ou montagnes alentour : les Monts
Marseilleveyre, Puget, Carpiagne et Saint Cyr du Massif des Calanques, le Pic de Bertagne de la Sainte Baume, le Garlaban, la
chaîne de l'Etoile, les collines de la Nerthe... Et aussi une vue plongeante sur presque tout Marseille : le Pharo, les forts
Saint Jean et Saint Nicolas, le Vieux Port, la digue du Large, les quais et les ferries, la tour CMA CGM, les flèches de l'église
des Réformés, l'imposant carré de la Préfecture, le stade Vélodrome couvert, l'Obélisque de Mazargues, les forêts de toits rouges
et orangés, les immeubles cubes des cités des quartiers Nord, Est et Sud, les quartiers tranquilles d'Endoume ou de Bompard... un
vrai régal pour les yeux !
Pour la descente, on peut varier le plaisir, en empruntant cette fois le boulevard André Aune, puis le cours Pierre Puget
jusqu'au très beau bâtiment du Palais de Justice avec naïades couleur or et jets d'eau, et la rue Fortia jusqu'au Vieux Port.
Les îles du Frioul et le Château d'If
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Notre Dame de la Garde
Traces de la guerre
Ne pas rater au bout de la montée de l'Oratoire le vrai blindé char d'assaut le Jeanne
d'Arc vestige des combats de la Libération de Marseille en 1944. C'est qu'il y a eu la guerre ici. Les façades
de la basilique sont criblées des balles des "tirailleurs sénégalais" des bataillons d'enrolés des colonies, des sénégalais, des
maliens, des algériens, tunisiens, marocains... que l'on envoyait dans des combats à fortes pertes humaines... Marseille était
alors tenue par les allemands, aidés par une part non négligeable de la population marseillaise alors pétainiste, collabo, et
pour certains actifs de la sinistre milice... C'est comme ça, il y a par ci par là des plaies béantes dans la ville : les
anachroniques immeubles Pouillon du Vieux Port qui ont pris la place de l'historique Panier détruit en 1943, face à l'Opéra une
plaque commémore les rafles des populations juives, des immeubles indignes sur la Canebière reconstruits à la va-vite après les bombardements...
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